Comexplant est une entreprise située à Haulchin qui est spécialisée dans la production de plants de pommes de terre. Cette exploitation, qui cultive au total entre 300 et 350 ha, effectue aussi des prestations à l’extérieur pour quelques clients réguliers. Votre rédaction s’est entretenue avec Emile Delbeke qui s’occupe de l’entretien des machines de la ferme : “Nous avons fait le choix de garder le matériel longtemps et de bien l’entretenir pour ne pas devoir le remplacer trop vite. En fait, on aime bien le matériel qu’on a et on veut le garder”.
Pour entretenir son matériel, l’entreprise fait un maximum elle-même. Il n’y a que si des problèmes de moteur-boîte sont rencontrés que le concessionnaire est sollicité. Emile Delbeke nous explique : “Toutes les vidanges sont faites ici. Nous remplaçons aussi les filtres à huile, air et gasoil nous-même. Ces filtres sont en stock dans notre atelier. Nous commandons certaines pièces d’origine, comme les filtres, chez le concessionnaire avec lequel nous avons une bonne entente”.
“Nous avons aussi accès au catalogue de chez Kramp, ce qui permet d’avoir une livraison rapide de pièces en cas de besoin. Même quand un tracteur est sous garantie, nous effectuons l’entretien nous-même, en accord avec le concessionnaire. Quand nous l’appelons pour venir sur place, c’est vraiment qu’on ne sait pas le faire ou qu’il faut un ordinateur. Dans ce cas, la machine est prête quand les mécaniciens arrivent. C’est une marque de respect pour le personnel de notre agent”.
Entretiens hivernaux
Les dix tracteurs de Comexplant sont entretenus en hiver, avant la fin du mois de janvier. “Un relevé de toutes les heures des tracteurs est effectué pour savoir quels filtres doivent être commandés. Toutes les vidanges sont faites pendant l’hiver. Elles sont réalisées à un intervalle de 1 000 h. Pour certains tracteurs qui travaillent beaucoup et font 800 h/an, nous faisons vidange tous les ans pour ne pas immobiliser l’engin pendant la saison. Par contre, les réducteurs sont vidangés chaque année car les tracteurs font quand même pas mal de route”.
L’arracheuse AVR Puma est, quant à elle, entretenue en février. Tous les tapis peuvent être refaits par l’entreprise qui dispose d’un stock de barreaux et de bandes. Les équipes de Comexplant n’ont pas peur de démonter les chaînes et les entraînements. Concernant la planteuse à courroies, elle est vérifiée juste avant la saison, un mois avant de l’utiliser, quand elle est déjà attelée sur le tracteur. “Il n’y a pas vraiment grand-chose à faire. Le travail consiste surtout à tout raccorder et à passer les tuyaux de la cuve frontale sous le tracteur”.
Utilisation du Trakjak pour faciliter les opérations
Une à deux personnes ne s’occupent que des entretiens et réparations. Ces derniers peuvent compter sur un Trakjak pour les aider dans leurs travaux. “Cet outil est génial et il permet d’avoir un bon accès au pont quand on retire les roues. Cela est aussi intéressant pour savoir nettoyer entièrement les tracteurs car il y a beaucoup de saletés qui s’accumulent aux endroits moins accessibles, comme au-dessus de la boîte. Le Trakjak est vraiment génial et je ne comprends pas que certains grands concessionnaires ne l’utilisent pas”.
Liste des points d’attention
Pour être certain de n’oublier aucun point, l’équipe de Comexplant a mis au point une marche à suivre reprenant tous les points d’attention à contrôler. “Nous sommes donc certains d’avoir fait le tour de tout et cela permet à des personnes moins habituées de ne rien oublier. Nous collons ensuite un autocollant en cabine pour savoir quand les vidanges ont été faites. Des classeurs avec tous les livres d’entretiens des machines sont également utilisés. Chaque opération qui a été effectuée ainsi que des copies de factures y sont rangées. On aime bien travailler de manière ordonnée”.
Si une machine est déjà nettoyée et révisée et qu’un client leur demande de ressortir cet engin pour travailler avec, Comexplant peut le faire selon la situation et la machine concernée : “Si un tracteur ou une benne est déjà hivernée et qu’on doit quand même travailler avec, cela ne pose pas trop de problèmes. En réalité, ce n’est encore jamais arrivé que tous les tracteurs soient rangés et nettoyés et qu’aucun n’a dû sortir pour travailler. Pour certaines autres machines comme un semoir ou une arracheuse, si elles sont nettoyées, nous ne les ressortons pas et non recherchons un collègue qui a une machine encore sale pour faire le travail. Par exemple, la charrue vient d’être nettoyée et nous devrions encore labourer une parcelle de maïs. Nous allons donc faire appel à un collègue dont la charrue n’a pas encore été remisée”.
De plus en plus d’électronique
Pour Emile Delbeke, les principales difficultés rencontrées ont un rapport avec l’électronique et les systèmes d’anti-pollution. “Je pense qu’à terme, nous allons devoir investir dans un ordinateur pour effectuer les diagnostics. De plus, il y a de plus en plus de sécurités pour empêcher de pouvoir travailler soi-même sur les nouvelles machines. Une autre difficulté rencontrée est que l’accessibilité est de plus en plus compliquée et restreinte sur les nouveaux modèles. Ce qui me fait aussi un peu peur avec certains nouveaux modèles, c’est qu’il faut parfois déjà ouvrir le moteur après 4 000 heures alors qu’avant, on pouvait facilement faire 10 000 heures avec un moteur sans devoir l’ouvrir”.
Des modifications et des constructions propres
L’atelier est aussi équipé d’une scie à ruban, d’une perceuse et d’un tour qui sont mis à profit pour réaliser des constructions métalliques. Nous avons pu découvrir des trémies d’attente construites sur mesure. Elles ont été réalisées car dans le commerce, les dimensions sont standardisées. “Construire soi-même permet d’avoir des choses optimisées, faciles et agréables à travailler” a ajouté Emile Delbeke.
Un peu plus loin, sur une AVR simplifiée, un kit oignon a été adapté pour pouvoir reprendre des andains de plants de pommes de terre qui ont précédemment été arrachés avec une aligneuse. Cette récolte en deux phases laisse les plantes au sol pour permettre l’induration de leur peau et améliorer leur état sanitaire.
Une autre modification a aussi, par exemple, été apportée sur plusieurs anciennes bennes Delaplace où leur paroi avant a été modifiée pour permettre de voir ce qu’il y a à l’intérieur de la caisse.
Texte et illustrations : Antoine Van Houtte