Le projet AgriClimate a pris son envol. Treize partenaires belges et français vont unir leurs forces au cours des quatre prochaines années pour rendre les exploitations grandes cultures et les élevages bovins plus résilients et respectueux de l’environnement.
Comment pouvons-nous mesurer et réduire l’empreinte carbone des fermes et accroître leur résilience face au changement climatique sans affecter le revenu des producteurs ? Et comment lutter contre le stress thermique des animaux ? Ce sont des questions auxquelles ce projet transfrontalier Interreg cherche à répondre.
Changement climatique et agriculture
Le changement climatique affecte les exploitations agricoles dans le monde entier, y compris dans le nord de la France, en Wallonie et en Flandre. L’élevage est particulièrement touché, avec des effets directs sur les animaux, mais aussi sur la production des matières premières destinées à leur alimentation, en particulier les fourrages. Par exemple, la production laitière diminue de 3 à 5 % pendant les vagues de chaleur. Les pertes économiques dues aux températures élevées sont estimées à un euro par jour et par vache. Sans oublier que les cultures sont également touchées, avec des rendements plus faibles en période de sécheresse. Les prévisions montrent que les aléas climatiques risquent de se multiplier à l’avenir et qu’il faut donc s’y préparer au mieux.
Des exploitations agricoles résilientes
Il est donc essentiel de rendre le secteur plus flexible à ces évolutions. Pour atteindre cet objectif, AgriClimate souhaite cartographier les pratiques agricoles actuelles. Les outils existants en matière d’empreinte carbone et de résilience seront comparés et harmonisés. 35 exploitations pilotes en Flandre, en Wallonie et dans le Nord de la France seront accompagnées pour qu’elles testent elles-mêmes ces outils.
Le but ? Mettre en œuvre des stratégies adaptées à leur exploitation pour réduire leur empreinte carbone et améliorer leur résilience. En outre, une recherche sera menée à propos des modèles économiques transfrontaliers pour le stockage du carbone dans le sol. Les exploitations pilotes seront réparties en groupes transfrontaliers, en fonction de leur type.
De nombreux ateliers pour les agriculteurs et les conseillers seront organisés dans le cadre de ce projet. Le but est de les accompagner grâce à des échanges dynamiques de connaissances et d’expériences. Cela aidera les coordinateurs du projet à identifier les points à améliorer. Développer des stratégies communes pour rendre les pratiques agricoles plus durables est également au programme.
Stress thermique : attention à l’animal et au rendement
Un deuxième volet crucial d’AgriClimate concerne le stress thermique. La lutte contre le stress thermique chez les vaches laitières sera également un objet de recherches. Il sera abordé à la fois sur la gestion de l’alimentation et sur le suivi des conditions d’ambiance des étables. Une volonté d’évaluer l’incidence économique des aléas climatiques est également sur la table.
De la science à la pratique
Le succès d’AgriClimate repose sur la collaboration étroite entre chercheurs, conseillers et agriculteurs. Ce projet offre non seulement des solutions scientifiquement fondées, mais insiste également sur leur applicabilité concrète dans les exploitations agricoles.
Le caractère transfrontalier du projet, qui relie la Flandre, la Wallonie et la France, permet de combiner les forces de différentes pratiques agricoles et de partager largement les résultats. L’objectif final est de rendre l’agriculture durable et attrayante pour les générations futures.
AgriClimate est une collaboration entre : Inagro, ILVO, FWA, FWAgestion, CARAH, CIPF, CRA-W, CRAGE, IDELE, TERRASOLIS, ACE, Chambre d’Agriculture du Nord-Pas-de Calais & Chambre d’Agriculture de La Marne.
Texte et illustrations : AgriClimate