Comme chaque année, les fêtes de Pâques marquent un moment fort pour la consommation de viande d’agneau. Mais en 2025, la filière ovine wallonne fait face à un contexte exceptionnellement tendu. Le Collège des Producteurs nous donne plus d’informations sur la situation des éleveurs ovins.
À l’approche des fêtes de Pâques, de nombreuses familles souhaitent savourer de l’agneau. Mais d’où vient cette viande emblématique de la fête ? Quelle est sa disponibilité cette année ?
Une filière ovine en croissance continue
La Wallonie compte aujourd’hui 579 élevages professionnels, c’est-à-dire des exploitations qui recensent au moins 30 brebis.
Chaque année, la filière se renforce :
- + 25 nouveaux éleveurs professionnels par an depuis 2015
- + 2 550 brebis supplémentaires détenues par ces professionnels chaque année
- En moyenne, 90 brebis par troupeau en 2024
Pour un atelier de production de viande ovine comme activité principale, il faut compter environ 500 à 700 brebis. Du côté des brebis laitières, un troupeau plus réduit — dès 50 brebis — permet déjà de générer un emploi à temps plein avec de la transformation fromagère.
Une production locale en recul… mais une résilience des éleveurs
La production wallonne d’agneaux est historiquement moins abondante au printemps, car le cycle de reproduction naturel des brebis favorise des naissances en hiver et donc une commercialisation des agneaux plus tard dans l’année. Ainsi, la meilleure période pour consommer de l’agneau wallon reste l’automne, à partir de septembre, quand l’offre sera naturellement plus abondante.
De plus, l’année 2024 a été marquée par l’impact sévère de la fièvre catarrhale ovine (FCO), qui a entraîné la mort de 17 % des brebis dans les troupeaux wallons. Dans ce contexte, il n’a pas été possible d’augmenter l’offre locale pour répondre à la demande saisonnière : une partie de la viande d’agneau disponible dans les étals proviendra donc d’importations.
Malgré cette sitaution, certaines boucheries et circuits courts seront tout de même approvisionnés, grâce aux efforts de producteurs qui réussissent à désaisonnaliser partiellement leur production ou à valoriser les ventes directes à la ferme.
Il est aussi important de mentionner que les éleveurs ont fait preuve de résilience. Malgré les pertes, le nombre de brebis de reproduction n’a diminué que de 8 %, signe que les professionnels ont gardé un maximum de femelles pour le renouvellement. Cette décision stratégique est porteuse d’espoir : elle permettra un redémarrage rapide de la production dès que les conditions sanitaires le permettront.
Un secteur dynamique à moyen terme
Malgré cette situation conjoncturelle, la filière ovine reste prometteuse en Wallonie. Ces dernières années, les prix ont progressé plus vite que l’inflation, offrant une meilleure rémunération aux éleveurs. En dehors des épisodes sanitaires comme la FCO, les perspectives sont encourageantes pour les candidats à l’installation et le développement des élevages.
Le recul du nombre de troupeaux professionnels (- 8 %) doit être analysé à la lumière de la crise sanitaire. Il est moins marqué que les pertes en cheptel, ce qui montre que certains projets d’agrandissement ou de remplacement ont pu être maintenus malgré tout.
En conclusion, même si la production locale est limitée cette année, la filière ovine wallonne se projette déjà vers la relance, avec des éleveurs engagés et un marché porteur.
Source : Collège des Producteurs