Depuis plusieurs années, les constructeurs se sont pleinement engagés dans l’électrification des petites pelles. Pourtant, dans la pratique, il n’est pas si facile de faire accepter cette technologie aux entrepreneurs du secteur. Il semble, en tout cas en Belgique, que les terrassiers, les entrepreneurs ou les jardiniers soient plus attentistes. Un autre groupe cible est un peu plus en vue lorsqu’il s’agit de jouer un rôle moteur dans l’achat de petites machines électriques. En effet, il semble que les services publics envisagent de plus en plus l’achat de telles machines.
Joachim Vanlerberghe nous a invités à découvrir la première pelle électrique Case Construction vendue en Belgique. Ce dernier est directeur général de l’entreprise Delvano, principalement connue pour sa technologie de pulvérisation. Mais Delvano est également un concessionnaire agréé de Case Construction. La machine en question a été livrée à la commune de Harelbeke (Flandre-Occidentale) il y a environ six mois.
Une réponse à un appel d’offres
Dieter Quivron est l’opérateur habituel de la CX15EV, où EV signifie véhicule électrique. Il s’agit d’une mini-pelle de 16 kW équipée d’une batterie lithium-ion et pesant 1 315 kg. Il explique que la commune a choisi une pelle électrique pour l’aménagement des jardins et des parcs, mais aussi pour le creusement des tombes dans le cimetière. “Nous voulons de plus en plus suivre la voie écologique et respecter l’environnement. Même les débroussailleuses et autres machines sont de plus en plus souvent électriques. Pour l’achat de la mini-pelleteuse, un appel d’offres a été lancé et c’est Delvano/Case qui est arrivé en tête”.
Vanlerberghe reprend cette idée. “Dans cette procédure, un certain nombre d’éléments étaient prioritaires. Par exemple, la largeur limitée à un mètre était importante. En fait, la machine mesure 790 millimètres de large, mais les chenilles peuvent être réglées en largeur pour atteindre une largeur totale de 1 050 millimètres, ce qui accroît la stabilité. Nous avons également pu proposer une machine avec un long bras supérieur, car la commune souhaitait pouvoir creuser jusqu’à une certaine profondeur. La profondeur d’excavation maximale standard est de 2 045 millimètres. Avec le bras supérieur plus long (130 millimètres de plus, ndlr), elle passe à 2175 millimètres. Un troisième point important était le service : comme nous sommes nous-mêmes situés à Harelbeke, le service est toujours à proximité”.
Une machine très compacte
Après six mois, Dieter Quivron peut confirmer que la machine est idéale pour le travail qu’on attend d’elle. “C’est un grand avantage que les chenilles soient réglables en largeur, car nous devons régulièrement travailler dans de petites zones avec des passages étroits ou entre des tombes dans le cimetière. La machine est vraiment compacte. De plus, le fait que le toit puisse s’incliner est très pratique dans les passages bas. Ce toit est nécessaire pour répondre aux exigences ROPS et FOPS. Le fait qu’il n’y ait pas de véritable cabine ne nous dérange pas car nous avons l’habitude de travailler à l’extérieur par tous les temps. De plus, de cette façon, vous avez une très bonne vue et une connexion avec votre environnement”.
“Au début, il faut s’habituer à ne pas entendre de moteur”, poursuit M. Quivron. “C’est vraiment silencieux… On n’entend que les pompes hydrauliques. Avec une machine conventionnelle, on peut entendre que l’on donne de la puissance, ici on ne fait que la sentir. Mais à part cela, le fonctionnement est le même qu’avec une machine diesel ou d’autres marques”. Pendant la conversation, la machine émet un signal auditif. “Il indique que la machine n’a pas fonctionné pendant un certain temps, mais qu’elle est toujours allumée. Ce n’est pas un luxe superflu, car on n’entend évidemment pas un moteur tourner”.
Chargement par prise ou chargeur rapide triphasé
La Case CX15EV était déjà exposé à Matexpo 2023, mais il a fallu attendre un certain temps avant que la première machine ne soit vendue dans notre pays. “L’importateur Key-tec en loue une pour que les gens puissent se familiariser avec la machine”, explique M. Vanlerberhge. La machine installée à Harelbeke a depuis effectué 86 heures de travail. Le premier entretien est prévu après 100 heures. “Nous devons surtout contrôler le système hydraulique. L’entretien sera donc plus facile et donc plus avantageux en termes de prix pour le client. La machine est garantie trois ans, y compris l’ensemble du système électrique. La formation est cependant importante : l’un de nos techniciens est spécialement formé pour travailler sur le moteur ou la haute tension de ces machines électriques”.
Une question évidente se pose quant à l’autonomie de la batterie. Selon Quivron, il est possible de travailler avec la batterie pendant une journée entière. La température aura également une influence sur ce point. Ils nous ont expliqué qu’il est préférable que la batterie ne descende pas en dessous de 20 %. Le chargement s’effectue au moyen d’une prise interne classique de 220 volts ou d’un système de chargement rapide triphasé externe. “En soi, cela ne nous dérange pas, car avec une machine diesel, il faut aussi faire le plein”.
Trois modes de fonctionnement
M. Vanlerberghe poursuit en expliquant que la machine est équipée d’une troisième et d’une quatrième fonction sur le joystick et qu’il est également possible de régler la sensibilité de ce dernier. La machine peut fonctionner en trois modes : standard, éco et power. À Harelbeke, on utilise le mode Power que lorsque c’est vraiment nécessaire, par exemple pour creuser dans un sol dur. “Dans ce cas, la machine consomme bien sûr plus de batterie et vous pouvez le voir sur l’écran”.
Texte et illustrations : Seppe Deckx