Alors que les premiers apports azotés sur les froments sont en cours, Terre Fermière vous fait part des conseils de fertilisation donnés par le Livre Blanc lors de sa traditionnelle réunion de février. Dans cet article, nous nous focaliserons sur le froment d’hiver et l’orge d’hiver.
Pour raisonner la fumure, plusieurs éléments sont à prendre en considération, dont les reliquats azotés et l’état du peuplement. Ainsi, l’idéal est d’avoir 150 à 200 plantes/m² à la sortie de l’hiver pour les semis précoces et normaux, et 200 à 250 plantes/m² pour les semis tardifs. En ce qui concerne les reliquats azotés, les cumuls pluviométriques ont, cette année, eu une influence sur le stock d’azote minéral présent dans les profils de sol. L’analyse de 202 profils azotés a donné un résultat moyen de 35 uN/ha, ce qui est une situation similaire à celle de 2024, mais qui reste une des plus faibles de ces 10 dernières années. La tendance est donc à la baisse, peu importe le précédent. Il peut cependant y avoir de fortes disparités.
Les conseils de fumure du froment non-panifiable
Pour cette année 2025, le conseil de fumure permettant un optimum technico-économique dans la plupart des situations pour des variétés de froment non-panifiables (Q2, Q3 et Q4) est de 185 uN à apporter en trois fractions :
- 60 uN au tallage
- 60 uN au redressement
- 65 uN à la dernière feuille
Lorsque les conditions sont favorables, la fertilisation peut également se faire en deux apports : une première fraction intermédiaire entre les stades tallage et celui du redressement de 95 uN, suivi d’une seconde fraction à la dernière feuille de 75 uN.
Ces conseils doivent bien entendu être adaptés aux conditions pédo-climatiques propres à chaque parcelle. Les fumures de référence doivent toujours être ajustées selon le contexte local et l’état de la culture. Avant chaque apport, il est impératif d’ajuster les doses préconisées par la fumure de référence en tenant compte des différents facteurs correctifs à appliquer.
Les conseils de fumure du froment panifiable
Passons maintenant aux conseils pour le froment panifiable. Tout d’abord, il est important d’éviter un apport excessif d’azote au tallage et de favoriser l’azote en dernière feuille. Ainsi, comme l’illustre le graphique suivant, la plante n’absorbe pas beaucoup d’azote dans les premiers stades. Rien ne sert donc d’exagérer la fertilisation au tallage.
La force boulangère dépend avant tout de la qualité panifiable de la variété. La fumure azotée totale a un effet sur la teneur en protéines et extensibilité gluten. Les variations inter-annuelles ont également un impact sur le rendement, le PHL et la qualité de l’amidon. La combinaison de ces deux facteurs a une influence globale sur la robustesse technologique de la variété. Par contre, la relation fumure azotée et protéines avec qualité dépend de la variété.
Le Livre Blanc conseille un plan de fumure de référence adapté pour les variétés premium (Q1) et améliorantes (Q1A) en quatre apports selon le schéma suivant :
- Fraction du tallage : 40 uN
- Fraction du redressement : 80 uN
- Fraction du 2ième nœud : 40 uN
- Fraction de la dernière feuille : 60 uN
Une fumure de référence peut également être apportée en trois fractions pour un total de 185 uN :
- Fraction du tallage : 40 uN
- Fraction du redressement : 80 uN
- Fraction de la dernière feuille : 65 uN
Les conseils de fumure pour l’escourgeon
La fertilisation de l’escourgeon est possible en deux apports si les parcelles sont difficiles d’accès. Le Livre Blanc conseille de ne pas dépasser 100 uN par apport. Les fumures de références diffèrent selon que la variété implantée soit une lignée ou qu’il s’agit d’un orge hybride.
Pour les variétés ‘lignées’, les apports conseillés sont les suivants :
- Fraction du tallage : 50 uN
- Fraction du redressement : 50 uN
- Fraction de la dernière feuille : 50 uN
Pour les variétés ‘hybrides’, les apports conseillés sont les suivants :
- Fraction du tallage : 25 uN
- Fraction du redressement : 75 uN
- Fraction de la dernière feuille : 75 uN
Le Livre Blanc rapelle que ses conseils doivent s’ajuster à chaque parcelle, en fonction de la région, de l’état du sol et de la végétation, du précédent, d’un éventuel apport de fumure organique, etc.
D’après le Livre Blanc