La DGZ (Dierengezondheidszorg Vlaanderen) signale que, depuis le début du mois de janvier, neuf troupeaux indemnes d’IBR ont perdu leur qualification, et six autres établissements, presque exclusivement des troupeaux d’engraissement, ont été déclarés «foyers d’IBR» suite à la mise en évidence du virus sur des animaux malades.
Contrairement à l’épisode de la fin de l’année 2023, les cas observés actuellement ne sont pas concentrés dans une région particulière, mais se répartissent dans toutes les provinces flamandes. À deux exceptions près, l’origine de ces contaminations est le commerce de bovins sur pied. Les sondages de contrôle réalisés dans les troupeaux d’origine se sont révélés négatifs, ce qui prouve que ces bovins ont été contaminés durant leur séjour dans les établissements à vocation commerciale.
Cinq étables à l’origine des contaminations
En recoupant le trajet des animaux à l’origine des contaminations avec celui des bovins détectés positifs à l’achat (dans d’autres troupeaux n’ayant pas perdu leur qualification grâce à un isolement strict), la DGZ a pu identifier cinq étables de négoce comme étant à l’origine des contaminations et dans lesquelles une circulation active du virus de l’IBR a été constatée ou est encore présente.
Il est important de signaler que les responsables de ces négoces ne sont pas toujours conscients du fait que l’IBR circule dans leur établissement et qu’ils respectent globalement la législation belge sur le commerce de bovins vivants. Par ailleurs, dans l’état actuel du système Sanitel, il n’est pas possible de bloquer les étables de négociants identifiées comme infectées. Et même si des adaptations dans ce sens étaient réalisées dans Sanitel, compte tenu de l’absence de traçabilité des bovins en temps réel dans les moyens de transport, il ne serait pas possible pour les associations de bloquer ces établissements à temps.
Des cas d’IBR dans la province de Hainaut
Parallèlement, en Wallonie, depuis décembre 2024, l’ARSIA a détecté l’infection par l’IBR de dix troupeaux précédemment qualifiés indemnes. Ces troupeaux font tous partie de la province du Hainaut.
Les origines de ces infections sont diverses. Pour cinq troupeaux, l’infection provient de l’achat de bovins infectés issus de trois étables de négoce différentes. Deux de ces cinq troupeaux sont d’ailleurs directement liés à l’étable de négoce. Les cinq autres troupeaux ont été détectés par le biais des sérologies annuelles de maintien (trois troupeaux) ou grâce à des sérologies de contrôle prescrites dans le cadre d’enquêtes épidémiologiques.
Dans tous ces cas, un lien épidémiologique de type «visiteur» a été établi, soit avec l’une des étables de négoce contaminées, soit avec un troupeau détecté infecté en 2024, soit avec ces deux sources potentielles. La transmission suspectée est donc une transmission indirecte, via du matériel contaminé (cordes, pinces mouchettes, lance-bolus, seringues, etc.).
Dans trois des troupeaux contaminés, un épisode grippal a été observé, mais aucun prélèvement pour examen virologique n’a été réalisé. L’ARSIA exhorte donc les vétérinaires praticiens à réaliser des écouvillonnages nasaux lors de tout problème respiratoire et à les envoyer dans un laboratoire agréé pour suspicion d’IBR, en vue d’une détection plus précoce des contaminations.
Mettre à l’écart les bovins nouvellement introduits
Par ailleurs, l’ARSIA recommande à tous les détenteurs et vétérinaires d’exploitation d’être particulièrement vigilants et d’appliquer rigoureusement les mesures de biosécurité en matière d’IBR, en particulier la mise à l’écart des bovins nouvellement introduits ainsi que des bovins ayant participé à des rassemblements (concours, expertises, foires, etc.) jusqu’à réception des résultats des sérologies de contrôle.
Les rassemblements de bovins restent autorisés. Seuls les bovins munis d’une attestation sanitaire établie par l’ARSIA ou la DGZ spécifiquement pour le rassemblement sont autorisés à être déchargés sur le lieu du rassemblement. L’ARSIA recommande aux organisateurs de rassemblements de réduire à un maximum de 15 jours, au lieu des 30 jours autorisés par la loi, le délai entre la prise de sang avant participation et la manifestation.
Face à ces contaminations récurrentes, intimement liées au commerce, l’ARSIA et la DGZ insistent sur la nécessité d’une refonte complète de la législation régissant les échanges de bovins entre les troupeaux, en y intégrant notamment une traçabilité en temps réel des mouvements.
Source : ARSIA